Le Figaro, organe du sarkozysme version Dassault, fait-il sur son site ce 10 juin, après le conseil national de l'UDF, un article sur l'UDF?sur les nombreuses propositions des orateurs? sur le discoursprésidentiel de grande qualité de Françoi  Bayrou? Non. Il fait unarticle sur Gilles de Robien. Rien d'autre. son arrivée, son discours,les interruptions et le chahut, la demande de son exclusion. Titre:Robien, hué, demande plus de «démocratie interne». Quant à ce que ditou demande Bayrou, ce n'est pas le sujet qui intéresse le Figaro;manifestement. Bayrou n'existe pas: il ne représente qu  92% desmilitants. Mais quelle est sa légitimité, sinon sa proximité avecl'UMP, à Robien, qui ne représente rien à l'UDF, pour qu'on en parletant et exclusivement dans le Figaro?

Examinons un peu l'article et son titre. Robien a été hué, c'est plus qu'exact et l'article raconte fort bien le détail des chahuts et desarguments à ce moment-là, sans épargner Robien qui sort éreinté de lalecture qui le décrédibilise  omplètement à tout point de vue. Mais laseule phrase de François Bayrou qui est citée est celle qu'il a diteen répondan  à une attaque de Robien, au milieu du discours decelui-ci. Le reporter du Figaro n'était manifestement pas là quandBayrou a parlé, il a dû entrer et sortir avec Robien, et encore s'il yavait un reporter, car l'article est dû surtout aux dépêches AFP et AP, il n'y a qu'à comparer.

Le choix de titrer sur la démocratie interne est assez ridicule parcontre : Robien n'en a presque rien dit dans son discours qui portait sur autre chose (motion de censure, autonomie de l'UDF et alliances,etc), et il a pris la précaution après avoir parlé autrefois de"stalinisme" sur la démocratie interne à l'UDF de dire ici que l'UDFétait démocratique, qu'il voulait seulement qu'on fasse encore mieux,etc. Mais le Figaro ne voulait manifestement pas titrer sur "Robiensoutient Bayrou pour les présidentielles", par exemple, comme lesdépêches, cela  e dérangeait. Et c'était pourtant cela la seulenouveauté politique du discours.

Profitons-en pour dire que le seul argument mentionné par Robien surla démocratie interne, cité dans l'article, selon lequel avant devoter la censure, il fallait consulter les militants est assezridicule: comment organiser une consultation des militants en deuxjours ?? les députés auraitent-ils accepté de voter d'après le pointde vue des militants ou décidé de voter selon leur conscience?(sont-ils les représentants des électeurs ou des militants?) Et enfinune question à Robien: les militants choisissant le vote de la censuretrès majoritairement sans aucun doute, Robien aurait-il condamné lesdéputés qui n'auraient pas voté la censure? Et à Lyon, les militantschoisissant l'indépendance contre son avis, Robien a-t-il respect  levote des militants?

Quant à l'exclusion, on nous répète tous les jours au Figaro que des "proches du président de l'UDF" demandent l'exclusion de Robien:Lehideux, Lagarde, Leroy l'ont certes fait et leur avis est partagélargement chez les militants. Mais pourquoi jamais dire dans le Figaroce qu'a déclaré Bayrou lui-même sur le sujet? "je ne suis pas uncoupeur de têtes" mais il faudra "clarifier la situation", savoir siRobien soutient ou non le candidat de l'UDF. Position répétée par Morin notamment. Aucun reproche sur la création d'un courant, et toutle monde se moque de ce qu'il soutienne le gouvernement, car personnene le suit. Mais il a franchi une ligne rouge en disant qu'il"n'imaginait pas soutenir Françoi  Bayrou aux présidentielles" le 16mai. Or le soutenir, c'est ce qu'il vient de faire aujourd'hui, sedécrédibilisant encore davantage. Dans ces conditions, pourquoid'ailleurs lui donnerait-on de l'importance en l'excluant?

Parti-pris du Figaro donc. Et en commentant l'article, moi aussi ducoup je ne parle pas de l'essentiel qui n'est pas Robien, mais Bayrou,
les propositions accumulées toute la matinée, le travail de fond; leFigaro a réussi encore une fois à ne pas en parler. Bravo pour latechnique de manipulation de l'opinion. Mais la déontologie del'information?